Le désert de la Guajira est situé tout au nord de la Colombie, près du village de Riohacha. Il s’étend jusqu’au Venezuela. Dans ce désert vit la communauté indigène des Wayuus.
Pour visiter le désert de la Guajira, nous sommes passés par l’agence Pura Guajira. Nous avons donc réalisé un tour de 3 jours et 2 nuits, pour aller voir la Punta Gallinas, le point le plus au nord de l’Amérique du sud. Le séjour nous a coûté 600 000 COP par personne, soit 139 €.
SOMMAIRE
salines de Manaure
Nous avons fait un premier arrêt dans un salin de Manaure, pour y découvrir la fabrication du sel.
Notre guide nous a expliqué que ce sont des petits crustacés qui donnent la couleur rose de l’eau. C’est d’ailleurs la nourriture principale des crevettes, ce qui leur donne à elles aussi une couleur rose. Puis les flamants roses mangent les crevettes et à leur tour deviennent roses.
Il y a plusieurs bassins qu’ils remplissent d’eau avant d’attendre 45 jours qu’elle s’évapore ce qui permettra ensuite de récolter le sel qui se sera déposé au fond.
Les péages d'enfants
Nous faisons un arrêt, pour acheter des snacks et des choses à donner aux enfants, si nous le souhaitions. Sachez que dès que la voiture va s’arrêter, de nombreux enfants, femmes, vont venir vous accoster, pour vous demander de l’argent ou à manger. Vous pouvez acheter des choses dans une tienda, si vous le souhaitez, mais cela coûte un peu cher. Notre agence nous avait prévenu, nous avions donc acheté à l’avance des sucreries, comme des chamallows, pour ne pas payer cher. De plus, ici il n’y a pas de système de recyclage, il faut donc faire attention de leur donner des choses sans plastique, afin que cela ne finisse pas dans la nature. Vous pouvez prendre des gâteaux en tranches, du café, des sachets de riz, des petits pains, des sucreries, des fruits… à vous de voir ce que vous souhaitez donner.
Sachez aussi qu’il y aura des enfants durant 3 jours. Il ne faut donc donner qu’une partie chaque jour.
Il est toujours difficile de savoir comment réagir face à autant de pauvreté et de misère. Si nous nous écoutions, nous aurions envie de donner énormément à chacun d’entre eux, mais sur 3 jours cela n’est pas possible. Il faut donc évidemment ne pas être dans l’ignorance, mais continuer de saluer et de leur sourire sans les repousser. Les enfants ont développé des stratégies, tout le long du désert, pour pouvoir demander de l’aide. Nous avons donc régulièrement pu voir des péages, c’est-à-dire des enfants tendre une « corde » faite de vêtements attachés les uns aux autres. Pour cela, ils se positionnent de chaque côté de la route pour former une barrière. Les voitures s’arrêtent donc et leur donnent régulièrement des vivres.
Une réalité assez difficile à comprendre, c’est avec un gros pincement au cœur que nous passons devant ces nombreuses habitations. C’est dur de réaliser que ton avenir, ta perception des choses et tes chances de devenir dépendent de l’endroit où tu es né sur la planète, ainsi que de l’éducation et des traditions qui te sont transmises…
Pour nous, cette confrontation a vraiment été difficile tout le long de notre séjour. Il faut donc y être préparé.
Playa punta arcoiris
Une plage impressionnante par la puissance de ses vagues. Nous n’avions pas imaginé cela en pensant arriver aux Caraïbes. Ici, il ne s’agit pas de s’y baigner, mais simplement de profiter du spectacle qui est majestueux !
kama' aichi
Nous sommes tout d’abord montés au Mirador afin d’avoir une vue 360 sur toute la vallée. Puis, nous avons profité du bord de mer pour nous rafraîchir. Une bonne baignade et une bonne partie de rigolade dans quelques vagues.
caparazon de la tortuga et Ojo de agua
C’est un second Mirador rempli de pélicans à seulement quelques kilomètres de Kama’ aichi. Nous avons pu contempler la beauté des paysages, mais aussi nous amuser à regarder les pélicans pêcher. C’est tout de même dingue de les voir s’envoler, puis soudainement, piquer à grande vitesse dans l’eau pour attraper les poissons.
Nos premières nuits en hamac
Pour les 2 prochaines nuits, nous sommes sortis de notre zone de confort pour passer la nuit dans des hamacs tissés à la main. Ici, au Cabo de la Vela, les locaux dorment tous dans des hamacs. Nous pouvons donc dire que l’expérience fut plutôt locale ! Nous nous endormis avec quelques mouvements de balancier, tout en écoutant le bruit des vagues. Nous n’avons pas passé la meilleure nuit de notre vie, mais cela était relativement confortable malgré tout ! Le réveil s’est fait tout en douceur, face à la mer, rien de plus apaisant pour commencer la journée.
punta gallinas
Ensuite, nous sommes partis pour 3 heures de route pour rejoindre la Punta Gallinas. Le trajet est animé par de nombreux péages d’enfants, qui nous déchirent le cœur, de kilomètre en kilomètre.
Une fois arrivés, nous sommes ébahis devant la beauté de ses lieux. Une fois les dunes traversées, la mer se laisse apercevoir. Nous sautons dans l’eau, pendant qu’un ami nous rejoint en board. C’est impressionnant d’avoir les dunes de sable face à nous, alors que nous sommes dans l’eau.
El Faro Cabo de la Vela
En fin de journée, nous nous arrêtons au phare, pour observer notre dernier coucher de soleil sur la mer des Caraïbes. Le spectacle était plus impressionnant que la veille, mais parfois biaisé par le nombre de touristes présent au même moment, car peu importe l’agence par laquelle nous passons, le tour est le même malheureusement. Ce qui peut changer sans doute l’ambiance, en fonction des explications de votre guide et de sa bienveillance.
Notre retour d'expérience
Nous repartons, des images « plein la tête » avec des paysages plus époustouflants les uns que les autres. Mais aussi le cœur très lourd, et des larmes plein les yeux. Nous sommes partagés suite à cette expérience. Partagés entre notre volonté de découvrir ce désert incroyable, mais aussi être face à la réalité difficile de ceux qui y vivent tout le temps. Est-ce réellement notre place ? Payer 139 € une excursion sur les terres des wayuus, qui survivent grâce à des donations ? Est-ce que nous n’aurions pas pu faire différemment ? Comment notre visite est-elle interprétée par ce peuple ? Comment leur venir en aide autrement ? Ont-ils besoin d’aide selon eux ou est-ce juste notre perception ? Toutes ces questions nous trottent dans la tête et resteront sans réponse.
Camelia
Malheureusement cette attitude des enfants me rappelle la même façon de faire d’ enfants dans une région du Maroc. Et si vous ne donnez pas d’ argent c’ est caillassage de la voiture.
Ces enfants gagnants plus d’ argent que leur père ne vont plus à l’ école.
Je viens de découvrir votre blog qui est bien sympa, je vais continuer la lecture avant mon séjour en Colombie.
Savez vous s’ il y a des dispensaires dans ces villages où des pansements et autres seraient bienvenus ?
Cordélia et Ludovic
Merci beaucoup pour ton retour ! Effectivement c’est une réalité qui n’est pas toujours facile à voir et accepter.. Pour ce qui est des dispensaires dans les villages je ne sais pas du tout ce qui existe ou pas. C’est vrai que ce serait intéressant comme démarche. Mise à part les produits de soins, ils sont aussi en demande de riz, de café et d’eau car ils n’y ont pas accès facilement.